Dans le Finistère, Painpante est à la pointe de la tendance

Pimpantes : l’adjectif va comme un gant à Jacqueline Le Gall et Mélina Jacopin, ainsi qu’à leur boulangerie-­café ouverte en mai 2023 à l’orée du centre-ville de Brest (Finistère). « Tout est d’ailleurs parti de ce mot, court, facile à retenir, synonyme d’élégance et de fraîcheur », sourit le duo mère-fille. Les deux femmes ont déroulé ce fil conducteur pour construire leur boutique et leur offre, singulières dans l’univers boulanger. « Plus qu’un lieu de passage, on avait envie d’un lieu de vie pour réunir toutes les générations : des élèves des lycées voisins à leurs parents, en passant par les jeunes actifs. »

Cela se traduit d’abord dans les couleurs pop, loin des codes traditionnels : une alliance de corail, de bleu et de beige « pâte à crêpe », glisse Mélina, diplômée en management et passionnée de café. De 2010 à 2021, sa mère a tenu, en couple, une boulangerie dans le Finistère. Entrepreneuses dans l’âme, les deux femmes décident en 2022 d’associer leurs compétences en créant une boutique à leur image dans une ancienne concession de scooters de 420 m². Près de la moitié de la surface est allouée à la vente et à la restauration, les deux espaces étant séparés par un claustra en bois pour laisser passer la lumière. Sols, meubles et plafonds de couleurs claires participent à la luminosité du lieu.

La viennoiserie en tête des ventes

Deux files, l’une dédiée au snacking et l’autre à la boulangerie-­pâtisserie, ont été aménagées pour optimiser l’expérience client lors des pics de fréquentation du midi. Sur toute la longueur du magasin, chaque famille de produits a sa vitrine, pour une meilleure lisibilité de l’offre et des réassorts facilités. Dès l’entrée, place à la pâtisserie, un produit d’appel. Puis vient le pain avec, à l’arrière-plan, une ouverture sur le four. Suivent la viennoiserie, le snacking et, au fond, le pôle boissons.

Pionnière sur le coffee-bakery, Painpante n’est jamais en retard d’une tendance. La preuve en cette rentrée, avec une belle collection de flans (vanille, pistache, speculoos), de croissants fourrés, de cookies (chocolat, pistache, snickers) et de viennoiseries hybrides (crookie, brookie, fonkie). Sans oublier le “Dubaï chocolate”, très en vogue, décliné en maxi-tablettes, éclairs, croffles (hybrides entre un croissant et une gaufre).

Fer de lance de l’innovation maison, la viennoiserie est devenue le premier poste de vente de la boulangerie, avec 30 % du chiffre d’affaires contre 12 % pour le pain. « Cela s’explique aussi par notre clientèle, jeune, qui consomme moins de pains, hormis sous forme de sandwichs — baguettes, paninis, ciabattas — mais plutôt des viennoiseries, du petit déjeuner au goûter », remarque Mélina.

Cette experte en marketing a gardé de ses études et de ses voyages un goût pour la communication ainsi qu’un talent pour repérer ce qui va marcher. Les deux nourrissent au quotidien la boulangerie, qui se démarque par sa créativité au labo et sur les réseaux sociaux, Instagram en tête. « On avait envie d’apporter de la modernité dans l’artisanat », s’amuse Jacqueline, habillée d’un tee-shirt arborant le logo de la boutique et d’un tablier en jean, comme le reste des troupes.

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Place au management

Mère et fille sont pimpantes, certes, mais avant tout professionnelles jusqu’au bout des ongles, vernis. Elles ont une vision stratégique globale — gage de cohérence de la production (rationalisée, pour éviter aux équipes de se retrouver sous l’eau) à la vente — via le management ; outils à l’appui, tel le logiciel Otami. Revers de la médaille : levier de visibilité et d’attractivité, cette approche novatrice et marketée a pu brouiller le message artisanal. Du moins au départ, car les deux femmes, passées dans l’émission La Meilleure boulangerie de France sur M6 en 2024, ont depuis fait leurs preuves, avec un chiffre d’affaires allant au-delà de leur prévisionnel.